Soignant assis sur banc - tête entre les bras

Le Burn Out

Quand parle-t-on de Burn Out ?

Le burnout – ou syndrome d’épuisement professionnel – désigne un état d’ « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ». Il se caractérise par un processus de dégradation du rapport subjectif au travail. Concrètement, face à des situations de stress professionnel chronique, la personne en burnout ne parvient plus à faire face.

Le syndrome recouvre trois dimensions : l’épuisement émotionnel, le cynisme vis-à-vis du travail (déshumanisation, indifférence) et la diminution de l’accomplissement personnel au travail et de l’efficacité professionnelle.

 

Quels sont les symptômes ?

Le burnout peut se traduire par des manifestations plus ou moins importantes, d’installation progressive, souvent insidieuses, qui sont en rupture avec l’état antérieur. Ces manifestations peuvent être d’ordre émotionnel (anxiété, tensions musculaires, tristesse, manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité, absence d’émotion…), cognitif (troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration…), comportemental (repli sur soi, isolement, comportement agressif, diminution de l’empathie, ressentiment et hostilité, comportements addictifs…) ou motivationnel (désengagement progressif, baisse de motivation et de moral, effritement des valeurs associées au travail, dévalorisation).

Des manifestations d’ordre physique non spécifiques peuvent aussi être présentes : asthénie, troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques (lombalgies, cervicalgies…), crampes, céphalées, vertiges, anorexie, troubles gastro-intestinaux.

 

Quelles en sont les causes ?

Il existe effectivement des facteurs de risque, la démarche diagnostique implique de les rechercher. Cette recherche commence par l’analyse des conditions de travail. Elle repose sur une démarche structurée, coordonnée par le médecin du travail avec l’appui de l’équipe pluridisciplinaire (ergonome, psychologue du travail…). Elle peut s’appuyer sur les 6 catégories de facteurs de risque psychosociaux suivantes :

  1. intensité et organisation du travail  (surcharge de travail, imprécision des missions, objectifs irréalistes…) 
  2. exigences émotionnelles importantes avec confrontation à la souffrance, à la mort, dissonance émotionnelle 
  3. autonomie et marge de manœuvre 
  4. relations dans le travail  (conflits interpersonnels, manque de soutien du collectif de travail, management délétère…) 
  5. conflits de valeurs 
  6. insécurité de l’emploi

L’analyse porte également sur les antécédents personnels et familiaux, les évènements de vie, la qualité du soutien social et le rapport au travail. Le risque de développer un syndrome d’épuisement professionnel peut être associé à des antécédents dépressifs et à des traits de personnalité pouvant limiter les capacités d’adaptation.

L’analyse de ces facteurs permet au médecin du travail de préconiser une prévention renforcée.

 

Comment le traite-t-on ?

La prise en charge vise, bien sûr, à traiter le trouble identifié, mais également à agir sur le contexte socioprofessionnel à l’origine du syndrome. La prescription d’un arrêt de travail est le plus souvent nécessaire.

Le médecin traitant coordonne la prise en charge. L’intervention d’un psychiatre peut être sollicitée notamment pour réaliser un diagnostic psychopathologique ou une adaptation thérapeutique, prendre en charge un trouble sévère ou renouveler un arrêt maladie.

Si le patient souffre de troubles anxieux ou dépressifs, un traitement par antidépresseurs peut être prescrit.

Le traitement du trouble peut comporter une prise en charge non médicamenteuse fondée sur des interventions psychothérapeutiques ou psychocorporelles effectuées par un professionnel de santé ou un psychologue formé à ces techniques.

L’analyse du poste et des conditions de travail est indispensable. Elle est réalisée par l’équipe pluridisciplinaire coordonnée par le médecin du travail. Des actions de prévention (individuelle et/ou collective) sont préconisées en conséquence. En accord avec le patient, il est essentiel que le médecin traitant se mette en contact avec le médecin du travail ou celui d’une consultation de pathologie professionnelle pour alerter et avoir un éclairage sur les conditions de travail.

La prise en charge des aspects médico-socioprofessionnels et psychologiques est indispensable, notamment pour aider les patients dans les démarches médico-administratives : orientation vers les consultations de pathologie professionnelle, services d’assistante sociale…

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